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A - LES PAYSAGES PATRIMONIAUX ANCRÉS DANS LA MÉMOIRE COLLECTIVE

Tout d’abord, l’identité paysagère de l’Université de Washington passe par ses paysages d’exception, c’est-à-dire ses paysages patrimoniaux. En effet, ceux-ci, constitués des boisés, bâtiments et places historiques, sont des témoins de la mémoire collective et des mémoires individuelles. Comme il a été défini dans la partie théorique, ces deux types de mémoire prennent leur source dans les souvenirs et expériences de parcours de chacun. Dans ce cas, étudié le paysage patrimonial identitaire se définit par son secteur central. Avec la morphogenèse, on distingue les bâtiments qui se trouvent dans ce secteur et qui ont été les premiers à être construits. Ils sont donc ancrés dans les souvenirs grâce à leur âge, mais aussi par les expériences qu’ils suscitent auprès de la majorité de la population étudiante, car le secteur central est un véritable cœur vivant. Au fil du temps, les étudiants se sont toujours identifiés à ce secteur : il s’agit d’une image forte  par laquelle ils définissent le campus. 

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Figure 16 : Les bâtiments patrimoniaux du secteur central 

Wikipédia

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Figure 17 : Les éléments par lesquels les utilisateurs définissent le campus

Campus in motion : UW's Campus Landscape Framework, p. 81

Dans le même ordre d’idée, le besoin de nouveaux pavillons à construire a été pensé de sorte à consolider cette identité paysagère et à la capacité d’appropriation des lieux. Tout d’abord, le nouveau bâti sera érigé en bordure du secteur central. Cette stratégie de densification va permettre d’accompagner les parcours depuis les limites et d’éviter de dénaturer le paysage patrimonial. Cependant, pour éviter de s’ancrer dans le passé et de l’imiter, ces nouveaux pavillons seront conçus selon une architecture contemporaine avec une utilisation réinventée des matériaux et une hauteur de bâti similaire. Ainsi, un dialogue va se créer entre les deux époques pour consolider l’identité paysagère et y ajouter de la richesse.

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Figure 18 : Implantation du nouveau bâti dans le secteur central

L’identité paysagère au niveau de ce secteur passe aussi par les espaces entre les bâtiments, pour des lieux de socialisation, d’apprentissages et de passage. Dans le secteur central, on retrouve une place publique appelée Red Square, créée en 1909. Il s’agit du point de convergence des grands corridors du secteur central, chacun avec sa propre identité paysagère, ce qui crée un réseau. Le lieu est donc un passage extrêmement fréquenté et un point de repère fort pour les étudiants Ainsi, le campus possède des repères identitaires où les expériences et activités sont mises en valeur dans les lieux.  

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Ainsi, avec ces interventions, le paysage patrimonial propre au secteur central connait une actualisation de son caractère identitaire, une modernisation de son patrimoine qui renforce les liens intra-population et qui se propage aux autres secteurs du campus pour la création de nouvelles images de référence.

2018 Seattle Campus Masterplan, p. 155 + Auteurs

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Figure 19 : Grands axes (corridors) du secteur central

2018 Seattle Campus Masterplan, p. 88

B - LES PAYSAGES NATURELS COMME VALEUR CENTRALE

B - PAYSAGES NATURELS

La mémoire collective se développe aussi à travers les paysages naturels, composés de lieux et de corridors qui participent au réseau paysager identitaire sur le campus de l’Université de Washington. En effet, ceux-ci ont une valeur historique importante et agissent comme une image à laquelle les étudiants pourraient s’identifier. Combiné au patrimoine riche des secteurs, les paysages naturels ajoutent une valeur actuelle en s’ancrant dans la pensée écologique et de développement durable de l’université. Ainsi, la protection et la mise en valeur de ces éléments est primordiale.

 

L’accès à ces paysages a donc été repensé de façon à mettre en valeur cette nouvelle identité. Selon la démarche de recyclage établie dans la portion théorique, il semblait alors essentiel de consolider ces éléments pour propulser l’Université de Washington dans le futur. Aussi, l’université du futur vise à promouvoir diverses façons d’enseigner et d’activer une intensité dans la vie sur le campus, tout en connectant les universités dans la ville. Non seulement l’enseignement sortira des murs des pavillons pour s’approprier les lieux entre ces bâtiments, mais les aménagements naturalisés créeront de nouveaux paysages identitaires qui pourraient s’appliquer à une communauté internationale.

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Figure 20 : Paysages naturels d'importance sur le campus

Campus in motion : UW's Campus Landscape Framework, p. 80

Ainsi, la revitalisation de toute la bordure du waterfront liant les secteurs est, sud et ouest a permis de créer un paysage identitaire reflétant les valeurs de la communauté universitaire. De plus, l’eau devient un élément participatif générateur d’identité. Les étudiants peuvent désormais y louer des embarcations, générant de l’intensité dans ce lieu autrefois délaissé. Aussi, les étudiants peuvent profiter d’une promenade aménagée ponctuée d’espaces de repos, de socialisation et d’enseignement. Une forte décision du master plan a été de réduire progressivement les hauteurs de bâti afin de laisser place à l’espace végétalisée pour que l’identité vienne du côté naturel plutôt que du bâti.  

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Figure 21 : Les nouveaux aménagements du waterfront

Le waterfront est connecté vers les espaces d’enseignement traditionnels et le cœur des secteurs par des axes verts et des places publiques végétalisées, ce qui accentue les parcours paysagers pour en renforcer le caractère identitaire. Par exemple, la place centrale « West Campus Green » relie les résidences et pavillons du secteur ouest au « waterfront ». L’ambiance et la richesse qui s’y trouvent joue un rôle attracteur auprès des étudiants. L’aménagement y est minimal, mais le lieu est très fréquenté en raison de son caractère naturel fort. Ces vastes espaces pourraient éventuellement être le théâtre d’interventions par les étudiants (de type urbanisme tactique) pour une appropriation et un sentiment identitaire alors complètement cristallisé. Il s’agirait alors d’inclure la participation étudiante dans les interventions futures.

2018 Seattle Campus Masterplan, p. 88

C - DIVERS SECTEURS POUR DES IDENTITÉS EN RÉSEAU

La mémoire collective à laquelle les pensées collectives se rattachent n’est pas la même selon le secteur du campus de l’Université de Washington. Ainsi, les paysages identitaires à conserver, créer et consolider sont différents selon l’emplacement. De ce fait, chaque secteur du campus a sa propre identité, c’est pourquoi le master plan a été travaillé et divisé selon ces quatre secteurs. Les valeurs propres aux usagers de ces secteurs sont donc différentes. Par exemple, l’accent sera plutôt mis sur les paysages de loisir dans le secteur est, qui se compose des installations sportives, alors que les paysages exceptionnels des bâtiments patrimoniaux sera plutôt mis en avant dans le secteur central, comme il a été mentionné précédemment.

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C - RÉSEAU IDENTITAIRE

Figure 22 : Identité de chaque secteur du campus UW

Campus in motion : UW's Campus Landscape Framework, p. 149 + Auteurs

Chaque secteur se compose aussi d’une bordure face à la ville qui est traitée différemment selon les valeurs des étudiants qui le fréquentent. Ainsi, dans le secteur ouest, où on retrouve une intensité de la vie étudiante en raison des logements, le plan a été traité de façon à reconnecter le secteur à la ville pour offrir une proximité et une accessibilité des services, mais aussi une amélioration marquée de la marchabilité du secteur. En effet, le traitement et l’ajout de rues piétonnes construit de nouveaux corridors paysagers. Naturalisés, ils transmettent des valeurs d’écologie et de développement durable des étudiants.

Finalement, les étudiants qui transitent entre les secteurs du campus se retrouvent face à une mixité de paysages. Selon leur profil, ils seront alors libres de s’identifier selon le secteur qui correspond le plus à leur pensée. Cette mixité des paysages identitaires ajoute beaucoup de richesse aux expériences vécues sur le campus. De plus, le travail de consolidation de l’identité à travers les paysages ancre les interventions dans les mémoires. On pourrait même dire que les différentes identités des secteurs forment un réseau identitaire fort. Les caractères des secteurs servent alors de point de repère pour circuler et se repérer dans le campus, mais aussi comme signal de transit entre les secteurs (élément de bordure). En plus, le master plan proposé permet d’adapter les paysages pour que la densification progressive du campus crée des aménagements flexibles, appropriables et au goût du jour. Les occupants du campus seront alors appelés à choisir et concevoir leur environnement selon leurs habitudes et leurs besoins, une variable qui va évoluer dans le temps.

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Figure 23 : Les types de paysages sur le campus

Campus in motion : UW's Campus Landscape Framework, p. 19

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